Stress, surpoids ou simplement envie de se purifier, chacun sa méthode pour se sentir mieux. Agathe Andrieu, 32 ans, graphiste, revendique un mode de vie épicurien : bien manger et le bien boire.
Pour le déjeuner au bureau, Agathe s’est préparé un sautė de veau au fenouil confit et a l’ail en chemise. C’est son repas régime et sa manière de limiter les dépenses. Elle a du mal à résister au copain qui appelle à l’heure de l’apéro et elle s’est encore embarquée dans « une grande tablée » la veille. De sa famille d’agriculteurs à Pont l’Evêque, la jeune femme a gardé le « sens du bien manger et du bien boire ». Elle a choisi un amoureux restaurateur, et un métier indépendant qui lui permet de se lever a 10h si nécessaire. « Une fois, j’ai fait un jeûne à New-York avec une amie végétarienne. J’ai tenu 16h », s’amuse la graphiste dans son bureau de travailleurs free-lance. Pas l’habitude de s’”autodiscipliner” comme elle dit. Ou plutôt : Agathe réserve son “volontarisme” aux “petits plaisirs”, à la conscience d’en profiter. A la nécessité de prendre le temps aussi, « même quand le rythme est effréné » : « Je suis du style à m’arrêter boire un café, à parler à la personne en face et à prendre le train suivant », développe la jeune femme. « Cette déconnexion me permet de ne pas péter les plombs tous les six mois. C’est bon pour ma santé. C’est ma pause à moi. » Pas besoin de detox. Pour perdre trois kilos, elle sait ce qui lui reste à faire : manger équilibré, sans excès. “Je peux me retirer en Inde pendant un an ou voir une psychiatre une fois par semaine, je ne pense pas que je changerai de personnalité », répète la graphiste, qui s’énerve contre cette « commercialisation du bien-être ». « Toute la journée, les pubs et les devantures suscitent notre envie, puis on nous y vend des livres et des séjours pour nous alléger !! » Un collègue passe la tête pour lui proposer d’aller au resto ce midi. Adieu veau, ail, fenouil. Sans hésiter, Agathe dit oui.
Par Elsa Fayner
Pour aller plus loin
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- Le silence : « Me dire à moi-même : ‘mais ta gueule !’ « , Témoignage de Pierre Morales, 45 ans, photographe.
- Le lever tôt : « C’est un moment où l’on ne doit rien à personne », témoignage de Grégory Mignard, 32 ans, informaticien.
- Le jeûne : « Faire de mon corps une page blanche », témoignage de Virginie Navie, 32 ans, auteure et scénariste.
- La déconnexion : « J’ai eu envie qu’on me foute la paix », témoignage de Marie Vilpreux, 38 ans, humanitaire.