Quand le nourrisson quitte l’utérus pour venir au monde, il ingère en passant par le vagin les premières bactéries qui vont coloniser ses tripes. Mais les bébés nés par césarienne ratent cette étape et se retrouvent à ingérer des microbes, y compris ceux de l’hôpital.
Or les unicellulaires ingérées dans le vagin maternel ont un effet protecteur sur le système immunitaire de l’enfant et créent un terrain favorable pour la colonisation à long terme de son propre tube digestif par des bactéries utiles à son métabolisme. A l’inverse, le nourrisson né par césarienne n’entre pas en contact avec ces souches bactériennes.
Les risques pour le microbiote associés à la césarienne
En l’absence de ces espèces que sont les bifidobactéries et bactéroïdes, ces nouveau-nés seraient plus sensibles à la colonisation par des espèces pathogènes souvent associées à des risques:
- d’asthme,
- d’allergies,
- de diarrhées,
- ou d’obésité.
Leur microbiote est différent. Or, le microbiote est en lien avec notre santé mais également nos humeurs.
Alimentation, sommeil, exercices physiques: des solutions?
En jouant sur l’alimentation, le sommeil et l’exercice physique, peut-on compenser ce ratage initial? L’histoire ne le dit pas encore.
Des chercheurs américains viennent cependant de montrer qu’il est possible d’annihiler quasi complètement ce préjudice de la naissance par césarienne pour l’enfant, simplement en présentant celui-ci, juste après la naissance, des tissus imbibés de la flore bactérienne interne de sa mère.
Cette étude est parue le 1er février dans la revue scientifique Nature Medicine (Maria G Dominguez-Bello et al. “Partial restoration of the microbiota of infants born via cesarean-vaginal microbial transfer” Nature Medicine (1 February 2016) DOI: 10.1038 / nm.4039).