Le jeûne : « Faire de mon corps une page blanche »

Quelle solution plus radicale que de jeûner?, se souvient s’être demandé la jeune femme qui commande un tilleul-menthe au comptoir, elle qui buvait six cafés par jour( Dessin Carole Maurel carolemaurel.blogspot.fr).

Stress, surpoids ou simplement envie de se purifier, chacun sa méthode pour se sentir mieux. Virginie Navie, 32 ans, auteure et scénariste, s’est tournée vers le jeûne et la marche.

Emitoufflée dans son écharpe, elle attend devant le bar en fumant. Elle avait pourtant arrêté après sa semaine de jeûne. “Je ne peux pas tout faire en même temps”, soupire la Parisienne. Virginie avait un compte à régler avec la nourriture. Obèse, elle avait déjà perdu 55 kilos en faisant du sport, en regardant ce qu’elle mangeait et en s’acceptant telle qu’elle était. Lui restait une peur, celle de manquer.

Quelle solution plus radicale que de jeûner?, se souvient s’être demandé la jeune femme qui commande un tilleul-menthe au comptoir, elle qui buvait six cafés par jour. Il faut dire que Virginie ne s’est pas lancée dans l’aventure à moitié. Elle a refusé le jus de fruits matinal et le bouillon du soir. Le pot de miel que les organisateurs demandent d’apporter ne lui a pas servi non plus. Elle a embarqué sa balance en revanche, et participé aux quatre heures de marche quotidienne autour du mas provençal, essentiellement sur du plat. “La moindre côte, c’était l’Everest”, sourit la jeune femme, ravie d’avoir discuté nourriture toute la journée avec “un restaurateur bio, un avocat, une sexagénaire qui jeûne chaque année, une migraineuse que ça soulage”.

Parfois, quand même, elle s’est éloignée, écoeurée à la simple évocation d’un plat. Tandis que son esprit développait d’étranges “trips érotiques” à base de fromage à raclette et de pizza. “Je suis passée par toutes les tentations, de la junk food jusqu’à imaginer l’acidité d’une pomme, comme si chaque jour je me purgeais de mes mauvaises envies”, se souvient Virginie, qui se préparait également à une opération. Depuis, elle écoute davantage son corps et elle a retrouvé “l’énergie de la cours de récré en CM2”. Mais elle a “peur de remanger”. Le retour a d’ailleurs été compliqué, quand les odeurs de cigarette ont envahi la gare et que les spaghettis carbonara se sont manifesté.

Par Elsa Fayner

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