« Le marché des vaccins est contrôlé par trois puissantes entreprises auxquelles les pouvoirs publics n’osent rien dire»


Quatre Français sur dix estiment que les vaccins ne sont pas sûrs. Pour le Professeur Romain Gherardi, spécialiste des maladies neuromusculaires à l’hôpital Henri-Mondor (Créteil), ce ne sont pas les vaccins en eux-mêmes qui sont dangereux, mais les adjuvants contenant des sels d’aluminium, censés booster leurs effets. Et imposés par les laboratoires.

Dans votre livre Toxic story, paru en 2016, vous racontez votre croisade scientifique pour faire reconnaître le rôle des adjuvants aluminiques dans les effets secondaires que l’on incrimine aux vaccins. Vous accuse-t-on toujours d’être anti-vaccin ?

Oui, alors que je précise systématiquement que je suis totalement favorable aux vaccins. Je mets simplement en cause les adjuvants que l’on met dans la plupart des vaccins pour renforcer la réaction immunitaire. Quand ils sont à base d’aluminium, ils peuvent provoquer des maladies. Car contrairement à ce que l’on croit, l’aluminium injecté n’est pas rapidement éliminé par les urines. Des personnes génétiquement prédisposées peinent à digérer ces sels d’aluminium. Ils perdurent dans les cellules immunitaires et se promènent dans l’organisme, parfois même jusqu’au cerveau. La stimulation immunitaire chronique systémique que cela entraîne semble être à l’origine du syndrome de fatigue chronique des patients.

Ce sont aussi ces adjuvants du vaccin contre l’hépatite B qui sont à l’origine de la polémique sur la sclérose en plaques ?

Le problème de l’hépatite B, c’est que la campagne a été laissée aux mains des laboratoires. Et alors qu’elle était destinée à la base aux bébés, les adultes ont été vaccinés en masse. Or la sclérose en plaque se déclare surtout chez les adultes. Aucune étude n’a encore prouvé de lien sûr et certain entre le vaccin et le déclenchement de cette pathologie mais je suis frappé par le fait qu’un des premiers signes de la sclérose en plaques est une fatigue chronique très semblable à celle de nos patients.

Il faudrait pousser les études sur l’évaluation de l’incidence des maladies neurodégénératives et immunologiques chez les patients qui ont reçu des vaccins. C’est ce que je demande depuis des années. Avec mon équipe de l’Inserm, nous avons seulement fini par obtenir 150 000 euros au bout de quinze ans pour poursuivre nos recherches. Cela finance tout juste un post-doctorant pendant trois ans.

Quelles sont les alternatives pour limiter le risque de dégâts collatéraux des vaccins ?

En attendant de développer des tests génétiques qui permettent d’écarter les populations à risque, il faut déjà bien réfléchir avant d’administrer de nombreux vaccins aluminiques aux personnes ayant des cas de sclérose en plaques dans leur famille. Mieux, il faudrait favoriser le développement de vaccins sans adjuvant ou remplacer l’aluminium par du phosphate de calcium, comme l’avait fait pendant de nombreuses années l’Institut Pasteur… Avant qu’il ne soit racheté par Mérieux, devenu Sanofi en 2004. Qui s’est empressé d’imposer l’aluminium dans toute sa gamme de vaccins adjuvantés, pour réduire ses coûts de production.

Et pour cause : on divise par six ou sept le coût d’un vaccin avec un adjuvant. Car l’aluminium ne coûte rien. Le principal problème est que 80% du marché des producteurs de vaccins est contrôlé par trois puissantes entreprises auxquelles les pouvoirs publics n’osent rien dire. Le vaccin contre diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP) sans aluminium n’est plus vendu depuis 2008. Désormais, seul un vaccin, contenant de l’aluminium et vendu plus cher, est proposé, associé à cinq autres, dont l’hépatite B. Ce qui force la main des parents qui ne souhaiteraient pas faire vacciner leur enfant contre l’hépatite B. Les laboratoires justifient ce manque de choix par une rupture de stock.

Propos recueillis par Rozenn Le Saint.

A voir :

Le documentaire « L’aluminium, les vaccins et les 2 lapins… » réalisé par Marie-Ange Poyet

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